Programme des conférences 2017-2018

Art italien : programme 2017-2018

Ces conférences ont lieu dans l’Auditorium de la bibliothèque Abbé Grégoire, 4 place Jean Jaurès à Blois.
Elles sont programmées un lundi à 18h (ouverture de la salle à 17h30) et durent environ 1h30.

 

Lundi 6 novembre 2017: « FLANDRE ET ITALIE AU QUATTROCENTO: échanges, admirations, emprunts ». Par Mme. Isabelle VRINAT
De 1430 à la fin du 15e siècle, l’Italie et la Flandre bourguignonne (les anciens Pays-Bas du Sud) sont simultanément les lieux de l’éclosion d’un art nouveau, que les Italiens qualifient de « renaissant ».
Si les Flamands semblent peu réceptifs à la peinture italienne, les Italiens au contraire sont admiratifs de la splendeur méticuleuse de leur réalisme nouveau et de leur technique à l’huile : marchands et collectionneurs italiens achètent les tableaux flamands et invitent les peintres en Italie comme Rogier van der Weyden ; l’occasion alors pour les peintres italiens du Quattrocento de les étudier et de les adapter au goût italien. L’influence flamande est même si forte chez le sicilien Antonello de Messine formé à Naples, que l’on a cru qu’il avait été l’élève de Jan van Eyck en personne.

Hugo van der Goes, détail du triptyque Portinari.
1475. Offices. Florence.

Domenico Ghirlandaio, détail de L’adoration des mages, 1948. Capella Sassetti, Basilique de la Sainte-Trinité. Florence.

Lundi 11 décembre 2017: « LA VIE QUOTIDIENNE A POMPEI ».
Par Mme. Laurence MERLETTE-HADDOU
Le 24 août 79, le Vésuve entre dans une violente éruption qui ensevelit la cité romaine florissante de Pompéi sous un amas de cendres volcaniques de plusieurs mètres. A Pompéi, le temps s’arrête et la ville tombe dans l’oubli pendant plusieurs siècles. Au XVIIe siècle, des travaux de creusement d’un canal font apparaitre des vestiges antiques sur l’emplacement de l’ancienne cité. Les fouilles entreprises permettent d’exhumer une ville prospère qui offre un précieux témoignage de la vie quotidienne à l’époque de la Rome antique. Partiellement préservée des pillages, son état de conservation est remarquable.

Rue de Pompéi

Maison des Vettii

Lundi 15 janvier 2018: « LE STUDIOLO D’ISABELLE D’ESTE A MANTOUE ».                                                  Par Mme. Laurence MERLETTE-HADDOU
A la Renaissance, plusieurs souverains italiens aménagent dans leur demeure un studiolo, cabinet de curiosités privé, dans lequel ils collectionnent des objets hétéroclites précieux, rares ou représentant une valeur scientifique. Celui d’Isabelle d’Este à Mantoue est sans doute le plus raffiné qui témoigne de son intérêt pour les sujets qui passionnaient ses contemporains, principalement à travers les tableaux allégoriques qu’elle commanda aux plus grands artistes de son temps.

Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu. Andrea Mantegna. 1499-1502. Louvre. Paris. (Source photo : wga.hu)

Le combat de l’Amour et de la Chasteté, 1505. Pietro di Cristoforo Vannucci, dit le Pérugin. Louvre, Paris.

Lundi 12 février 2018 :  » LES PREMIERES FEMMES PEINTRES AU 16ème ET 17ème SIECLES EN ITALIE ET EN EUROPE » . Par Mme. Isabelle Vrinat
C’est à la Renaissance que les femmes peintres acquièrent reconnaissance et renommée, aussi bien en Italie qu’en Flandre : un phénomène nouveau dans une société dominée par les hommes, avec pour préjugé que l’art est un acte exclusivement masculin.
Alors pourquoi ce changement s’opère-t-il au début du XVIe siècle ? Comment se passe l’apprentissage de la peinture aux jeunes filles ? Comment vont-elles s’y prendre pour montrer leurs oeuvres et se vendre? Quelles stratégies vont-elles devoir développer pour se faire admettre ? Quels thèmes en particulier leur seront réservés?
Si le premier autoportrait connu d’une femme est celui de Catarina van Hemessen d’Anvers réalisé en 1528, une Italienne s’impose au 16e siècle : Sofonisba Anguissola qui deviendra la protégée de Philippe II et de son épouse Elisabeth de Valois à la cour d’Espagne.
Et si le 17e siècle baroque voit l’apparition de femmes peintres dans toute l’Europe aussi bien protestante que catholique, celle qui dominera son temps et suscitera l’admiration des hommes, est incontestablement Artemisia Gentileschi.

Artemisia Gentileschi, Suzanne et les vieillards, 1610.
(Source photo : wga.hu)

Portrait des sœurs de l’artiste jouant aux échecs, 1555. Poznàn, Pologne, Muzeum Narodowe.

Lundi 19 mars 2018: « LE CARAVAGE EN FUITE »
Par Mme. Laurence MERLETTE-HADDOU
Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit le Caravage (1571-1610) est un peintre explosif. Du clair-obscur au ténébrisme, il révolutionne le réalisme pictural avec une puissance inouïe. Bénéficiant de nombreuses commandes malgré son caractère dépravé et bagarreur, son succès est fulgurant jusqu’au jour où, pris dans une querelle avec des amis, il tue le fils d’une puissante famille de Parme. Il est condamné à mort et doit alors quitter Rome pour un exil entre Naples, Malte et la Sicile où il laissera de sublimes tableaux.

David avec la tête de Goliath 1609-10. Galerie Borghèse, Rome.
(Source photo : wga.hu)

La décollation de Saint Jean Baptiste, 1608, Co-Cathédrale Saint Jean, La Valette, Malte

Lundi 9 avril 2018 :  » NICOLAS POUSSIN ET LE CERCLE DES PEINTRES FRANÇAIS A ROME ».              Par Mme. Isabelle VRINAT
Nicolas Poussin né aux Andelys en Normandie en 1494, arrive à Rome en 1624, le centre artistique très cosmopolite de toute l’Europe : il rejoint la communauté des peintres français déjà installés, comme Valentin de Boulogne qui mourra en 1632, Simon Vouet qui a été nommé à la tête de l’Accademia di San Lucca, Nicolas Régnier, Trophime Bigot, Jacques Stella, le Lorrain Claude Gelée et bien d’autres. Assez rapidement, Poussin s’impose à Rome par de grands succès qui témoignent de son étude du classicisme des Carrache et de la peinture vénitienne ; il reçoit la protection de Francesco Barberini, neveu du pape Urbain VIII, et celle de son mécène, l’érudit Cassiano dal Pozzo qui lui ouvre sa collection d’antiques.
Celui qui allait devenir l’un des plus grands peintres français et le peintre officiel de Louis XIII passera le restant de vie à Rome, avec une parenthèse de deux ans à la cour de France. Il meurt à Rome en 1665.
Alors Poussin : peintre français ou peintre italien ?!

Nicolas Poussin. Paysage avec Saint-Jean à Patmos; 1640. Chicago.