Voyages 2015

Périple en Ombrie du 1er au 8 juin 2015

Escapade à Bologne Septembre 2015
Embarquement immédiat pour Bologne où au moment du départ la température est de 30°.
Dès notre arrivée et malgré la fatigue du voyage, nous avons hâte de découvrir le quartier autour de notre Hôtel Best Western San Donato, Via Zamboni.
Beaucoup de jeunes occupent les rues, les places et terrasses de café. Nous comprenons vite pourquoi. En effet, notre parcours nous mène devant de beaux bâtiments recevant les écoles universitaires (l’université fondée en 425 comptait 10.000 étudiants au 13ème siècle).

Arrivés sur la Piazza Ravegnana, nous sommes submergés par l’ombre de deux tours géantes. Elles font partie des deux centaines construites entre le 11ème et le 12ème siècle à but défensif (aujourd’hui il n’en reste plus que 22). La plus haute dite Asinella s’élève à 97,20 m avec une inclination de 2 m. La seconde nommée Garisenda dénivelée à plus de 3 m culmine à 47,50 m (réduite de 12 m au 15ème siècle). Elle est penchée depuis sa construction pour un défaut des fondations. Il faut savoir aussi que Bologne a été construite sur un sol marécageux de l’ancien delta du Pô.
Sur cette place, un temple du 20ème siècle ! Un Éden pour notre palais : une « gelateria » artisanale ! Par cette chaleur, quoi de mieux qu’une délicieuse glace pour se rafraîchir.
Le lendemain est consacré à Ravenne. Après une heure de train et autant de bus, sans clim et plein à craquer, avec les cahots de la route, je peux vous dire que le trajet n’est pas triste. Ce qui me rappelle une plaisanterie lancée en 2007 par notre regretté Jean-Louis dans une situation identique à Rome « nous sommes serrés comme des sardines à l’huile ! ». Située en pleine campagne, la Basilique Sant’Apollinare in Classe fut commencée en 534 à l’endroit où St. Apollinaire premier martyr et évêque de Ravenne fut enseveli. L’intérieur est majestueux avec ses douze grandes arcades supportées par des colonnes de marbre. Des sarcophages chrétiens primitifs déposés dans les nefs latérales sont sculptés d’emblèmes évangéliques (5ème ou 8ème siècle). Mais le nec plus ultra, ce sont les superbes mosaïques fixées sur l’Arc triomphal et le choeur où le Christ est entouré de symboles chrétiens et de douze agneaux désignant les apôtres. Au-dessus de la croix latine l’Evêque St. Apollinaire se tient au milieu des agneaux représentant les élus dans un beau paysage verdoyant, fleuri et rocheux.L’après-midi, visite réservée au complexe monumental de San Vitale, son église : l’extérieur en brique est tout simple. A l’intérieur l’ensemble présente une coupole soutenue par huit piliers revêtus de marbre grec et africain entre lesquels on accède au choeur et à sept niches qui se répètent à la partie supérieure ; son cloître et le tombeau de Galla Placida (impératrice de Rome qui mourut en 450). Cet édifice de briques est en forme de croix latine sur les bras desquels sont posés au sol trois grands sarcophages antiques.
Tous ces monuments avec le Baptistère des Ariens qui a conservé une magnifique mosaïque du 5ème siècle « le baptême du Christ dans le Jourdain » et le « cortège des douze apôtres », ainsi que la Basilique Sant’Apollinare Nuovo, rivalisent par la beauté de leurs mosaïques d’une solennité byzantine dans le faste des or mêlés à d’autres couleurs toutes aussi splendides. Elles illustrent partout des scènes bibliques avec parfois des représentations mystiques.
Dès le lendemain, replongeons nous dans la vie de Bologne. Une caractéristique architecturale unique au monde, ce sont ses portiques en arcades à l’infini qui bordent ses rues médiévales mettant les piétons à l’abri du soleil et de la pluie et leur permettant de faire du lèche-vitrines. Elles sont hautes, de couleur brique, ocre ou terre de Sienne.
Pourquoi plus de 37 km de ces galeries (60 km avec le périphérique) envahissent le centre historique ? Au 13ème siècle, en raison d’une démographie importante, le gouvernement oblige les Bolognais à ériger des pilotis prolongés d’un toit pour étendre leur habitation. Un espace privé d’usage public favorisant la vocation sociale et marchande de la ville est régi par une loi encore appliquée de nos jours.
Nos pas nous conduisent au Musée San Colombano où des instruments de musique anciens datant du 17ème au 20ème siècle sont toujours en état de marche. Collection offerte par le Maître Luigi Ferdinando Tagliavini organiste, claveciniste, musicologue et compositeur né en 1929. De nombreux pianos droits ou à queue dont un en forme de harpe couchée, des spinettas, carillons à disque (1900), de nombreux clavecins, enjolivés par une décoration picturale très agréable à regarder. Une autre curiosité : un cadeau de mariage offert aux femmes qui jouaient de la musique et brodaient également : un petit piano avec son clavier, un tiroir pour loger fils et aiguilles (Vienne 180). Toutes ces merveilles sont présentées dans l’ancienne « Cappella della Madonna dell’Orazione » et à l’étage l’Oratorio, autrefois Bureau des Invalides de guerre, où en faisant des travaux, les Bolognais ont découvert de magnifiques fresques.
Les amateurs de peinture ne manquent pas le rendez-vous avec la pinacothèque qui leur offre de nombreuses oeuvres de l’école Bolognaise du 14ème siècle, de la Renaissance et du baroque. Parmi les artistes à citer : Vitale da Bologna, Pseudo Jacopito et Ludovico, Annibale et Agostino Carracci.
Puis la cathédrale San Pietro dont la façade du 18ème siècle a été reconstruite à plusieurs reprises. L’entrée est surveillée par deux lions, bases de bénitiers provenant de l’ancienne église romane. L’intérieur spacieux et grandiose où une belle Annonciation (1619) est la dernière oeuvre du célèbre Ludovico Carracci.
La Basilique Santo Stefano à la forme austère comprend une seule nef. La crypte à cinq nefs datant du 11ème siècle abrite les reliques de San Vitale et Agricola.
La Basilique San Petronio (1390) dédiée à Petrone, Evêque de Bologne au 5ème siècle, possède un campanile du 13ème siècle. Les vastes nefs bordées par les chapelles baignent dans une atmosphère chaude et radieuse. Dans la chapelle St. Jacques, il y a le monument funèbre d’Elise Bonaparte, soeur de Napoléon et de son mari Felice Baciocchi (1842).
Sur la Piazza Neptune, la statue du Dieu de la mer, à la tête de bronze, se dresse sur un piédestal élancé en marbre. Neptune incarne le pouvoir du Pape (Pie IV en 1563).
La Piazza Maggiore contigüe à la précédente , constitue le coeur de la ville où on peut admirer l’élégance du Palais du Podestà soutenu par des galeries et Palais Communal (actuelle Mairie).
L’ancien tribunal converti en Chambre de Commerce par Napoléon en 1796, se situe dans le Palais de la Mercanzia à la façade gothique. Ses murs et plafonds sont tapissés de nombreux écussons des juges du forum (un par année et le dernier date de 1796).
Et sur la haute terrasse de notre hôtel, lorsque le soleil du matin vient lécher tout en douceur murs, toits de tuile, dômes, campaniles, tours, c’est un spectacle sublime !
Et la gastronomie dans tout ça ? Rassurez-vous, je n’oublie pas d’en parler tant elle est savoureuse. D’ailleurs, le restaurant Giusetto où nous avons diné ensemble le dernier soir, nous a offert sur sa carte toute une panoplie de bons plats tels les « tagliatelle », « tortellini », ou « lasagne » servis avec la célèbre sauce « bolognese » accompagnée de petits légumes.
Mon « devoir de vacances » que vous venez de lire, n’est qu’un condensé de ce que j’ai pu voir en un si court séjour. Je sais que d’autres ont visité différents sites notamment suggérés par Marie-Christine et Fiorella que nous remercions vivement pour le travail de recherche accompli. Je les invite donc à se dévouer à écrire quelques lignes que nous publierons dans le Pappagallo afin de faire partager à nos adhérents leurs découvertes, impressions, émotions. Merci d’avance.
Michèle, par exemple, le guide du routard dans la poche, s’est intéressée au Musée anatomique dans le Palais Archiginnasio achevé en 1563 et fidèlement reconstruit après les bombardements de 1944. Les sciences ont toujours été en honneur à Bologne. Dès le 14ème siècle, les leçons d’anatomie étaient pratiquées sur des écorchés en bois de tilleul : deux statues des « spellati » (écorchés) sont placées en 1734 au-dessus de la chaire supérieure. Au milieu de la salle, une grande table de dissection en marbre. Les autopsies avaient lieu au moment du carnaval en raison de la température hivernale. Les parois et plafonds sont entièrement boisés (cèdre) avec des niches accueillant les sculptures des célèbres médecins de l’Antiquité comme Hippocrate. A l’étage, au-dessous, c’est la salle de lecture de la bibliothèque municipale actuelle, dans l’ancien amphithéâtre des artistes.
Quant à nos trois courageux qui ont déjà gravi les 500 marches de la grande tour, ils ont quitté le centre ville pour parcourir sur 3500 m, un chemin pentu sous les 666 arcades menant à la Basilique de San Luca. Cet édifice au sanctuaire baroque surmonté par sa coupole domine la campagne et le Col de la Guardia, horizon lointain et verdoyant qu’ils ont beaucoup apprécié.
Avec tous ces souvenirs, la perspective des voyages en Sicile
et à Venise en 2016 me réjouit déjà.
Ciao, ciao.
Marie-France